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UN VERNISSAGE QUI A FAIT DU BRUIT |
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Des
enjoliveurs pour percussions, et oui, l'automobile était reconciliée
avec la musique, un coup de revolver en fa dièse! Entre deux accords de
guitare électrique stimulés par une pédale wa-wa, le cri aigu d'un
saxophone délirant, un trombone braillard précédant le sifflement
d'un rossignol, cacophonie, free jazz, musique «modern style», hyper réaliste,
je ne sais trop encore, le tout exécuté par des instrumentistes on ne
peut plus sérieux, lundi en fin de journée le groupe chartrain
Camizole se donnait en spectacle à l'Ancienne Chapelle de Elisabeth Bonvarlet,
Chartraine elle-aussi, journaliste actuellement sans emploi, a rencontré
Albert Hagenaars, étudiant en litterature à Avec Albert
Hagenaars la méthode est un peu différente mais l'effet est
sensiblement le même, encore que le peintre prenne là un peu de
distance vis à vis de son sujet sur lequel il ironise volontiers, témoins
les commentaires placés sous quelques unes de ses oeuvres. Sur le
carton où les planchettes servant de support, les couleurs abondantes
ont été jetées avec violence. Des traits gras se croisent et s'entremêlent.
L'écheveau est inextricable. Et puis au milieu du lot, contrastant
singulièrement par son réalisme, un tableau sur toile représente le
poète maudit J.J. Slauerhoff sur son lit de mort. Un maître à penser
pour Albert Hagenaars, qui se réfère aussi à son compatriote Willem
de Kooning et à un certain groupe baptisé Cobra. A son côté, et
c'est d'un autre genre encore, une géniale composition avec les outils
de travail du créateur collés à même une planche avec en dessous
cette épigramme: «Placer votre argent intelligemment. Achetez
maintenant les tubes et les pinceaux de grand maître (2.000 Francs)». L'exposition
est ouverte tous les jours jusqu'au 10 janvier, de 10 à 12 heures et de
13 heures à 19 heures. D.M. |
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